Les Mister

Dixi de Tormen

Le futur mariage de Dixi de Tormen et Dame Charlie, point de vue du futur marié.

Le poney allait bon train malgré le fait que la bête ne fut pas habituée à porter un aussi lourd fardeau. Dixi jubilait d'avance. Il avait hâte de célébrer son mariage avec l'humaine Charlie. Certes, il avait eu quelques difficultés à la convaincre que cette union lui serait profitable, mais finalement, après une petite démonstration de force, Dixi était persuadé qu'elle avait adhéré à son point de vue. Dixi se voyait déjà marié dans la salle du trône, les Nains du Royaume libre d'Amon-Khâzad l'acclamant et le félicitant pour la magnifique Dame qu'il s'était dénichée. Certes, il savait qu'elle serait récalcitrante au début, mais il ne doutait pas que les richesses du Royaume sous la Montagne réussiraient à la convaincre. C'est la donzelle, gigotant et gémissant sous son bâillon, qui sortit Dixi de sa rêverie. Enchaînée sur la croupe de son cheval, Charlie s'évertuait à essayer de se libérer par tous les moyens de ses liens.

"Cela ne sert à rien, ma bien aimée, rien ne pourra plus jamais nous séparer. Je ne te libérerai que le jour du mariage."

C'est sur ces entre faits que Dixi pénétra au sein du duché de Kazak Vain, protégeant la Marche Ouest du Royaume des Extrémistes Nains. Très vite, il fut intercepté par une bande de rôdeurs Nains qui s'inclinèrent à la vue du Vénérable Ancien.

"Seigneur Tormen, nous sommes heureux de votre retour. Je vois que vous avez une prisonnière… Voulez-vous que nous l'escortions jusqu'a Khâzad, où même, que nous la pendions sur le premier arbre que nous trouverons?
-Ce ne sera pas nécessaire, mon Frère, je te présente Charlie, ma future femme. Incline-toi devant elle, car bientôt tu lui devras respect.
-Félicitations Seigneur, nous viendrons nombreux pour vos épousailles.
-Continuez à surveiller les marches, il se pourrait que des inconscients se lancent à sa poursuite. Du duché d'Hazelrock au nord, au désert stérile de Karok-Ak-Khâzad au sud, personne ne doit s'approcher du Joyau de la Montagne
-Fort bien Monseigneur. Le moindre intrus repéré sera abattu à vue."

En fin d'après midi, le Joyau de l'Est fut enfin en vue. Dixi aida Charlie à descendre du poney et eut pour toute récompense une marque de crocs sur le bras. Hurlant de douleur, le Nain s'écarta, et près à la violenter, se ravisa. Il voulait qu'elle soit la plus belle devant la cour et des contusions auraient été du plus mauvais effet.

"Garde, je veux m'entretenir avec le seigneur Urgosh, il faut que je sois marié dans une Lune, et mon Frère me semble tout indiqué pour jouer le rôle de marieur.
-C'est que, répondit-il, gêné, le Très saint Urgosh est encore descendu dans la bibliothèque. Hum... il apprend la lecture aux petits pages qu'il éduque, fort généreusement, dans les sous-sols. Il a demandé à n'être dérangé sous aucun prétexte. Et sauf votre respect Seigneur Tormen, je vous déconseille de le déranger quand il instruit ses mignons, il devient ensuite d'humeur exécrable.
-Dis au Seigneur Urgosh que les chaînes de ses mignons ne se briseront pas et qu'il complètera leur éducation quand des affaires plus urgentes auront été réglées."

Tirant derrière lui les chaînes de sa promise, Dixi se dirigea vers les appartements des invités.

"Je ne suis pas un monstre Charlie et tu comprendras bientôt que je ne te veux aucun mal. Tu logeras dans de luxueux quartiers jusqu'au mariage. Tu y seras sous bonne garde. Ne sors pas, ne tente aucune évasion car sinon, ce sera dans les catacombes que tu attendras mon bon vouloir."

Un crachat au visage fut la seule réponse de l'humaine. Et son air arrogant et méprisant échauffa le Nain plus que de raison.

"C'EST AINSI QUE TU TRAITES TON FUTUR EPOUX ? C'EST DONC DANS LA SALLE DE TORTURE QUE TU CONNAÎTRAS MON COURROUX! Je briserai ta volonté jusqu'à ce que tu me supplies de te venir en aide et te donner une mort miséricordieuse."

Les cris de souffrance furent d'abord un déchirement pour le Nain, mais après s'être persuadé de la nécessité de cette action, il referma la porte de la salle de torture et s'éloigna pour vaquer à ses occupations, laissant Charlie entre les mains calleuses du bourreau.