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Faerendel
Rapprochez vous nobles dames, venez donc par ici gentils seigneurs. Approchez vous, il fait bon auprès du feu, il y a de la flamme au foyer. Venez donc par ici, que je puisse vous narrer la terrible légende de la moulédiction du pantalon moulburnes … car après tout c'est bien à cause de celle-ci que nous en sommes là aujourd'hui, à admirer ces superbes prétendants au titre de Mister Daifen 2005. Et entre nous, pour narrer une histoire ridicule, vous pouvez bien conter sur moi. Mais remontons donc quelques lunes dans le passé, là où les arbres d'aujourd'hui
tirent leur vivaces racines. Rendons nous Opéidekandhil, continent paisible
et tranquille se trouvant exactement sous le tropique des Céveunetize.
Rapprochons nous plus encore, survolons ces forêts verdoyantes, encore
fumantes des impitoyables guerres qui s'y sont déroulées … et plus précisément
vers un castel pastel, dont les tons dans le plus pur " rose mièvre "
typique de la période automne-ibère postérieur à la lune 360 de notre
ère. Ce château est en effet celui de Færandel, le seigneur barde et elfe
des tavernes de son état ; non point qu'il l'ait fait construire : il
a effectivement ce qu'il convient d'appeler des goûts de chiotte, mais
tout de même pas à ce point là ! C'est un fort beau castel rose moche
qu'il avait trouvé tel quel en posant le pied sur ce continent et dans
lequel il s'est installé : cela faisait toujours ça de moins à construire
! Allons nous le trouver une bière à la main, comme le voit chaque habitué de la Taverne quand il en franchit le seuil ? Et pourtant non, nobles dames et gentils seigneurs. Notre elfe se frottait à ce moment là à une toute autre ivresse qui est - comme nous le savons - l'autre penchant qui lui est propre : l'ivresse des sens ! Riant à gorge déployée avec une damoiselle dont nous tairons le nom pour ne point offusquer son concubin légitime, courant dans les escaliers de l'insouciance qui montent vers les recoins inexplorés du château … et donc supposés déserts, Færandel et sa belle vampire s'ébattaient joyeusement à la recherche une cachette, poursuivis par le temps qui passe, consumés entre deux chastes câlins par un incroyable désir d'être seuls. Alors que le couple croisait malencontreusement un archer nommé Jonetra (dont nous reparlerons) qui justement patrouillait dans cette aile du château, Færandel se débarrassa de l'importun par un ordre sans appel : " Qu'on ne nous dérange sous aucun prétexte ! " Pendant ce temps, la belle avisait la présence d'une lourde porte cachée dans un recoin d'ombre : la poussant, elle découvrit une pièce noire et couru s'y cacher en riant. Après s'être assuré que l'archer allait jouer sous d'autres arches, Færandel s'engouffra à sa suite dans la pièce, plongée dans les ténèbres. On n'y voyait goutte ! " Où es-tu mon amour ? " Seul lui répondit un rire cristallin. Mais peu à peu, les yeux de l'elfe s'habituaient à l'obscurité. Étrange pièce que celle là … Des coffres, des miroirs fixés au mur, une espèce de sphère au plafond. Mais très vite notre barde repéra la jeune femme convoitée, cachée derrière un gros coffre mais trahie par sa peau d'ivoire. Il pris alors son élan et bondit tel un félin sur sa proie … mais hélas en se prenant les pieds dans le coffre ! Roulèrent alors au sol l'elfe, la vampire, le coffre rompu et les diverses vieilleries qui s'y trouvaient. Une fois la poussière retombée, les deux amants rirent de concert puis regardèrent de plus près les objets exposés à leurs yeux en dépit de l'obscurité. D'étranges choses, en vérité … Des chemises aux textures et couleurs étranges, des binocles assemblés à l'étrange forme étoilée, un pantalon blanc trop étroit pour que même un elfe ceinture noire d'anorexie puisse envisager de l'enfiler. L'elfe des tavernes laissa son regard se promener sur ces articles divers. " Étranges artefacts que voila. " Mais bien vite, c'est le corps de la jeune femme qui accapara d'avantage son attention. " Je t'aime … " lui murmura-t-il à la faveur de l'obscurité. Puis, doucement, dans un silence complice, leurs corps s'appelèrent, se répondirent, s'attirèrent. S'emmêlèrent. Bruits discrets de lèvres qui se rencontrent, qui se parcourent. Glissement furtif des étoffes, souffles qui s'accélèrent et qui se cherchent, gémissements doux et lascifs du plaisir anticipé, attendu impatiemment. Rythme frénétique de deux cœurs qui battent de concert la même émotion … TOCK TOCK TOCK !!! Ne vous méprenez pas, nobles dames et gentils seigneurs. Ce n'est point
le cœur de nos protagonistes qui bat ainsi, mais bel et bien des coups
sourds cognés à la porte … Et notre seigneur barde de se débattre dans le noir pour se rhabiller en hâte, histoire d'être présentable pour congédier au plus vite le garde importun. C'est à ce moment là, dévorant sa bien-aimée des yeux, qu'il eut quelques secondes d'inattention. Quelques fatales secondes, au moment d'enfiler les braies. Certes, si la belle n'était pas si belle, Færandel se serait aperçu que le pantalon qu'il enfilait était bien trop étroit, bien trop étriqué. Mais en fait, il ne s'en rendit compte que lorsqu'il le remonta d'un coup sec jusqu'aux hanches … une soudaine douleur due à une compression non-euclidienne lui broyant l'entrejambe. " Aaaaaahhhhhhhh !!! " Avant que le pauvre barde ne le réalise, un étrange maléfice s'opérait déjà et le pantalon maudit se refermait tout seul, écrasant encore plus l'anatomie du galant. Le garde frappant à la porte, alerté par le cri de douleur du mâle terrassé par un coup non régulier en dessous de la ceinture, appelait déjà des renforts ! Mais dans la pièce où se trouvait le couple, une magie ancienne et terrible était à l'œuvre … Des lumières colorées apparaissaient de nulle part, illuminant la sphère pendue au plafond et dont la myriade de surfaces réfléchissantes qui la composait renvoyait l'éclat aux quatre coins de la pièce. Le seigneur barde lui-même se métamorphosait, le pantalon ensorcelé tout étroit s'évasait étrangement en son bas jusqu'à une largeur incommensurable, des favoris apparaissaient à la place des tresses de guerre, la chemise s'ouvrait comme par magie et des poils sombres et disgracieux poussaient sur la poitrine habituellement glabre du pauvre elfe … Mais surtout, pire que tout, ses cheveux se mirent à friser jusqu'à ne plus former qu'une masse sphérique de cheveux permanentés. C'est alors que surgirent les bijoux et les lunettes rose en forme d'étoile. Lorsque les gardes parvinrent à défoncer la porte, il était trop tard : Færandel était devenu complètement … DISCO!!! " Gimme ! gimme ! gimme ! a rush after midnight ... Sous les regards effarés de l'assemblée, le portail du Sateurdeye naïte fiiveur venait de s'ouvrir dans la pièce, déversant son flot de spectres insipides et fiévreux en provenance directe du tropique des Céveunetize, sous la forme d'une musique scintillante de paillettes multicolores à laquelle le seigneur barde répondait par une danse complexe et absolument ridicule sans pouvoir seulement s'en empêcher … " Dé-Hii-Esse-Cé-Oh … Elle est Dé-Hii-Esse-Cé-Oh !!! " C'est alors qu'arriva dans la pièce Ssinokainon, le nécromant de Færandel,
douloureusement extirpé de son atelier de magie noire par les rythmes
disco. Avisant la scène, il comprit instantanément ce qui se passait :
" Par les noires cornes du Démon Malgüth. Le château est hanté ! " She's crazy like a ghoule, Pendant ce temps, le mal se propageait et les spectres disco commençaient
à faire d'autres victimes … Six archers se mirent à scintiller et à se
transmuter horriblement : quelques secondes plus tard, hagards, se trouvaient
à leur place un indien, un flic, un cow-boy, un marin, un motard et un
chef de chantier ! Constatant la redoutable contagion disco, le sombre Ssinokainon se tourna
en toute hâte vers l'assemblée : Et ainsi fut fait, assez précipitamment. Une fois la pièce désertée (si on excepte bien sûr la boule à facette, les lueurs multicolores et la musique tonitruante), Ssinokainon se tourna vers le barde disco ensorcelé par la moulediction du pantalon mouleburnes. " Il va falloir taper très fort, messire ! Puissiez vous me pardonner, mais cet exorcisme est pour votre bien ! " " You can ring my baaaa-aaaa-arde, Ring my barde !!! " Ssinokainon revêtit alors sa tenue de cérémonie : lourde chaîne en or, bagouzes à tous les doigts, lunettes de soleil, casquette portée à l'envers, souite-cheurte taille XXL, froc à chier dedans, chaussures 'Naïque' tombées-du-camion et téléphone portable acheté aux puces et d'origine sans nul doute douteuse. Et bien sûr, le micro avec la double platine vinyle !!! Une longue et douloureuse litanie incantatoire commença alors … " YO ! YOOO !!! Yo ! Sous la violence et l'intensité de cet exorcisme Rap, Færandel le barde se convulsa, tomba à terre, rampa en bavant… Le démon disco ancré en lui cherchait à se défendre, par tout moyen ! " Ta mère mixe des hits en enfærrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !!! " Mais Ssinokainon riposta par un enchaînement frénétique : "Ton désespoir Finalement, sous l'effet du double-scratch vinyle et des paroles percutantes de la téci, la permanente disparut soudainement, les lunettes étoilées se brisèrent ; le torse du barde vit sa toison se rétracter, redevenant glabre et musclé (si ! si !!! Hey, je sais mieux que vous, c'est mon histoire, c'est moi qui raconte !). Finalement, après un interminable craquement, le pantalon mouleburnes lui-même céda, le bouton se brisant et volant à travers la pièce, explosant la boule à facette en milles morceaux éclatants. Le barde chût au sol, épuisé … mais certes pas assez pour ne pas ôter immédiatement le pantalon maudit ! Færandel se redressa, en sueur. Il remit son pantalon - le vrai - et s'assura de sa coiffure dans un miroir épargné par le bouton meurtrier : ses cheveux étaient à nouveau filasses et blonds. Tout était redevenu normal. Remerciant le nécromant d'un hochement de tête, il se dirigea alors vers la sortie afin de vivement s'assurer que l'élue de son cœur ne s'était pas transmutée en Gloria Gaynor … Ouvrant la porte d'un geste sec, il se trouva nez à nez avec toute la garnison. Tous se mirent à applaudir le barde éberlué. " Bravo Seigneur, criaient les danseurs de guerre admiratifs … Le seigneur barde était coincé. Il aurait pu certes nier, mais il aurait alors faire ce que je fais aujourd'hui : rendre publique cette histoire ridicule. Comme cependant il tenait encore au peu de dignité qui lui restait, il ne pu que répondre à l'archer Jonetra, avec un sourire crispé et un regard assassin : " Hin hin hin … Comment avez-vous deviné ? " Et c'est ainsi, nobles dames et gentils seigneurs, que nous en sommes arrivés là aujourd'hui, à retrouver le seigneur barde parmi les prétendants au titre de Mister Daifen 2005. Tous ces faits sont réels et authentiques, n'allez pas croire que j'en ai rajouté une tartine : votre serviteur ne conte pas pour du beurre. Et, quant à la fin de ce récit bucolique et musical, je vous laisse seul juge de la choisir à votre convenance : qui deviendra Mister Daifen ? Car ce récit en effet n'est pas fini. Quelque part, sous le tropique des Céveunetize, Opéidekandhil, se dresse toujours le château rose moche. Derrière une porte désormais condamnée se trouve l'archer Jonetra, lui aussi condamné … à la moulediction du pantalon mouleburnes ! Seuls les gardes de patrouille entendent parfois dans un frisson d'horreur, au cœur des ténèbres silencieuses de la nuit, les hurlements de souffrance du pauvre archer … " Ahh Aaaahh Aaaaahhh Aaaaahhh !!! Staying alive … Staying alive !!! " Moralité : Færandel, seigneur barde si tu m'écoutes, jamais Mister Daifen 2005 tu ne deviendras car l'archer Jonetra vole ta victoire ! [Crédits : chansons d'après " Gimme ! gimme ! Gimme " de Abba (rien à voir avec Bart), " D.I.S.C.O. " d'Ottawan, " Daddy Cool " de Boney M, " W.M.C.A. " des Villèdge pipole et " Ring my bell " de Anita Ward(anceur ?) ; merci au Capitaine Charles Patenaude pour l'inspiration]
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